22 septembre 2010

Nickel bio : la déception !


Le  titre de ce post est sans appel mais est la sincère expression de ma déception concernant la nouvelle gamme de cosmétique bio lancée par Nickel en cette rentrée 2010. Je m’en explique :

Avant toute chose je précise bien que je n’ai aucunement testé les produits en question et je ne mets donc aucunement en doute leur qualité ou leur efficacité.

Tout commence en juillet avec un excellent (comme toujours) article de Planète Beauté,  à découvrir ICI, qui annonçait la prochaine sortie d’une gamme bio par Nickel.




Nickel est cette marque de soins pour homme qui a toujours su surprendre,  plaire et créer l’évènement autour de produits originaux, au packaging moderne et terriblement masculin : Poignées d’amour, Lendemain de fête, Bonne gueule, Attention les yeux, Le grand bluff… De l’humour, des soins adaptés aux hommes, un marketing léché, bref le cocktail idéal pour un succès assuré.  J’avais donc terriblement hâte de découvrir ces fameux soins bio pour hommes nouvelle génération !

Or nous voici enfin en septembre et je dois bien avouer que la gamme Nickel bio me laisse totalement indifférent, et donc naturellement, je suis terriblement déçu !

Première mauvaise surprise : la structure de la gamme Nickel bio. Elle n’est en effet constituée que de 3 soins ! Un hydratant, un exfoliant et un soin contour des yeux… c’est un peu court non ? De la part d’une marque spécialisée dans la cosmétique pour homme, laisser de côté le rasage, le bon vieux gel nettoyant et toute notion de soin anti-âge, ça ne fait pas très sérieux. Pire : ça donne l’impression qu’ils n’ont pas su le faire  en bio!




A qui la faute ? Certainement à cette volonté étrange de créer une gamme mixte. Idée saugrenue dictée par la peur que Nickel bio ne rencontre pas son public chez la gente masculine encore peu sensibilisée au bio ? Et pourtant je ne vois pas quelle femme se laissera séduire par ces produits de beauté dénués de tout glam’ , créés par une marque à l’image 100% masculine et qui, à n’en pas douter, trouvera sa place dans le rayon homme de Séphora & co.

Côté look, difficile de faire plus cliché ! Le vert acide qui a été choisi cumule les mauvais points : le vert pour une gamme bio est pour moi synonyme de 0 originalité, et l’acidité jaunâtre, qui se voudrait moderne, est vraiment agressive visuellement et rappelle la gamme Patyka Family au positionnement mass market. Je n’ajouterai aucun commentaire au sujet du dessin d’herbe décorant le tube d’exfoliant…




Le nom Nickel bio n’a pas dû faire l’objet d’un brainstorming incroyable non plus. J’aime beaucoup plus « Green Boost » qui aurait pu merveilleusement remplacer « bio » ici. La surprise ne viendra pas non plus des actifs stars de la gamme de soins bio Nickel que sont le lin, le bambou et l'aloe vera. Ils ont certes fait leur preuve mais sont loin d’apporter la touche de nouveauté qu’on pouvait espérer.

Enfin on peut se demander si la démarche n'est pas 100% mercantile dans la mesure où seule la formule est bio (sans zèle car le pourcentage d'ingrédients bio reste inférieur à 30%...). En effet, côté packaging la marque met en avant l'absence de bouchon sur les doseurs ou d'étuis pour le tube (on reconnaît d'ailleurs le tube classique de la marque: même matière ? recyclable ?). Ça me semble léger.



En résumé,  la cosmétique bio de Nickel est pour moi un extra-terrestre au positionnement bancal et flou : une gamme non construite, pas masculine et absolument pas féminine, sans innovation ou modernité, limite cliché… Bref Nickel bio c’est certes bio mais vraiment pas Nickel à mon goût !

Car pour moi la cosmétique bio par Nickel c’était une gamme capable de rivaliser avec les soins bio pour homme Zvonko ou la marque de cosmétique bio pour homme 66°30. C’était de la modernité, de l’humour, une masculinité assumée… Bref c’était les valeurs de la marque Nickel associées au respect de l’environnement et de ma santé.




Ma déception est sans aucun doute inversement proportionnelle à la forte désirabilité de cette marque que j’étais content de voir se lancer dans le bio. Par curiosité, j’irai certainement tester les produits lors de la vente privée organisée en décembre dans leur institut (pratique, j’habite juste à côté) mais Nickel bio reste pour moi un rendez-vous manqué !  

20 septembre 2010

Bio ou pas Bio ? Telle est la question...




Le marquage "Bio" devient pour ainsi dire la nouvelle norme des personnes soucieuses du respect de la planète, de leur santé ou simplement à la recherche de plaisirs plus sains et plus vrais. Mais que se cache-t-il derrière ces 3 lettres usées et abusées, galvaudées et mangées à toutes les sauces ?
Je vous propose un guide pour répondre à cette petite question qui paraît toute simple.

La première chose qui me frappe c'est la confusion qui existe sur le sens du mot "bio" qui rappelons le est l'abréviation de "biologique". Car c'est finalement une notion toute simple ! "Bio" = issu de l'agriculture biologique ou bio-dynamique.






Un petit rappel des définitions de base s'impose :
Agriculture biologique
"L’agriculture biologique est un système de production agricole spécifique qui exclue l'usage d’engrais et de pesticides de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés. Il est basé sur la gestion rationnelle de la fraction du sol, dans le respect des cycles biologiques et de l'environnement. Il tient compte des connaissances en écologie, pour une production de qualité, équilibrée, plus autonome, plus économe et non polluante."
L’agriculture biologique ne doit pas être confondue avec le label bio AB qui certifie qu’au moins 95% des ingrédients d’un aliment sont issus de l’agriculture biologique. De même qui dit agriculture biologique ne dit pas labour à la charrue tirée bar un boeuf... Le respect de l'environnement c'est le progrès, tout au contraire !



Agriculture bio dynamique
"L’agriculture bio-dynamique est une agriculture assurant la santé du sol et des plantes pour procurer une alimentation saine aux animaux et aux Hommes. Les principes de base sont les mêmes que l’agriculture biologique mais l’agricuture bio dynamique est plus exigeante et va plus loin : elle intègre également un souci de conservation et de diversité des espèces et des variétés, encourage une autosuffisance en fourrage et en fertilisants, une utilisation limitée de chaux, phosphate, poudre de roche et de déchets organiques (ex : lisier, fumier) remplacés par des engrais verts (ex : purin d’orties) et des résidus de récoltes."
Un peu moins connue du grand public, l'agriculture bio-dynamique n'est toutefois pas un mouvement anodin. Les produits issus de l’agriculture bio dynamique sont reconnaissables grâce au label Demeter. On se passera de commentaire sur la modernité du logo...




Ce petit rappel étant fait je défie quiconque de me justifier les expressions "voiture bio", "robot électroménager bio", ou "maison bio" qui fleurissent dans les publicités et les magazines. En effet tous les composants de synthèse qui ne sont donc pas d'origine naturelle sont bien sûr exclus de la liste des "bio" potentiels.
Mais il y a des cas où l'évidence n'est pas de mise... voici donc une petite liste des faux amis car parmi les ingrédients naturels, nombreux sont ceux qui ne peuvent être considérés bio :
- les végétaux « sauvages » (ex : baies, fleurs, racines, algues) qui ne sont pas issus d’une culture mais prélevés par cueillette dans leur milieu naturel.
les minéraux : le sel, l’argile, la craie ou tous les autres minéraux (aux pigments largement utilisés pour le maquillage),
-  l’eau : composant de base de toutes les émulsions aqueuses (mélange eau + matière grasse) à l'origine de la texture des crèmes et laits cosmétiques, ou de produits comme les bruines ou les eaux florales (hydrolat obtenu lors de la distillation des huiles essentielles).
Jusque là je pense que vous avez suivi facilement. Mais ça peut rapidement se compliquer... car par exemple les modes de calcul de différents labels (ex : Ecocert, Cosmébio) peuvent dans certains cas comptabiliser l’eau comme ingrédient bio. Je m'explique avec un exemple concret (allergiques aux maths s'abstenir) :
Si un extrait hydro-alcoolique de plante bio (obtenu par macération d’un végétal bio dans un mélange d’eau et d’alcool bio) a un rapport masse de plante sèche initial / masse extrait final supérieur à 5%, la totalité de l’extrait (dont une forte proportion d’eau) sera comptabilisée comme ingrédient bio à 100%.
Il ne faut également pas oublier l’eau naturellement contenue dans les végétaux frais dans la mesure où l’extrait sec d’une plante ne représente en moyenne qu’1/4 de la masse de la plante fraîche... Je vous sens tout de suite moins à l'aise sur la question, je me trompe ?



Pour vous embrouiller d'avantage, il faut noter qu'un ingrédient est rarement utilisé à l'état brut dans le produit fini et doit tout d'abord être transformé, particulièrement dans l'industrie cosmétique (d'une plante on fait un macérat ou une huile essentielle, d'un minéral une poudre ou une pâte, etc). 
Ils sont broyés, distillés, affinés, filtrés, émulsionnés ou peuvent même subir des transformations chimiques plus complexes. Pour la plupart des organismes certificateurs, un ingrédient bio ne conserve ce titre de noblesse qu'à condition de subir des transformations élémentaires ou chimiques simples (estérification et saponification pour la fabrication du savon par exemple).

Donc pour être bio, il faut l'être au départ et ne pas avoir été torturé par un chimiste... 
Maintenant que la distinction entre ingrédient bio et ingrédient non bio est un peu plus claire, intéressons-nous à un produit fini composé de nombreux ingrédients différents. Alors selon vous, bio ou pas bio ?




Hormis des denrées de base et quelques produits simples, les produit finis composés à 100% d'ingrédients bio ne sont malheureusement pas légion car de nombreux ingrédients nécessaires, pour la conservation notamment, n'existent pas en « version bio », ou dans des quantités insuffisantes, voire même pas en « version naturelle » tout simplement.
Afin de statuer si un produit est bio ou non, chaque label a donc fixé un pourcentage minimal d'ingrédients bio. Si la valeur du seuil reste un critère subjectif, s'intéresser à la proportion d'ingrédients bio semble l'outil de mesure le plus approprié.
Cependant, comme tout pourcentage, ce chiffre n’a de sens que dans la mesure où il est précisé la base à laquelle il se réfère. Sont les plus répandues :
% des ingrédients végétaux : il exprime la proportion d’ingrédients bio parmi les ingrédients végétaux. Les ingrédients bio d’origine animale ne seraient donc pas ici comptabilisés.
% des ingrédients naturels : il exprime la proportion d’ingrédients bio, d’origine végétale ou animale, parmi les ingrédients naturels (ingrédients d’origine végétale ou animale, minéraux, eau, etc.)
% du total des ingrédients : il exprime la proportion d’ingrédients bio, d’origine végétale ou animale, parmi la totalité des ingrédients contenus dans le produit fini.

En effet cela change tout ! Reprenons un exemple pour le plaisir des allergiques aux maths :


Imaginons une crème hydratante constituée de 20% d’ingrédients d’origine végétale dont  90% d’ingrédients bio.
Alors on pourra lire sur l’étiquette : « 90% d’ingrédients végétaux bio», ou, ce qui serait peut-être moins vendeur mais plus intelligible, « 18% d’ingrédients bio».
Mais ce n'est pas le seul critère retenu par les labels qui s'intéressent également à la nature des ingrédients non bio, les conditions de fabrication et de mise au point (test sur les animaux interdits), les emballages, etc.
Pour en savoir plus sur les garanties apportées par les labels bio, retrouvez notre tableaux récapitulatif des labels bio en épicerie et cosmétique.
 Ma conclusion



Bio ou non bio reste donc la plupart du temps une question d'interprétation, mais ces quelques informations devraient pouvoir vous permettre de choisir en meilleure connaissance de cause et mieux décrypter la composition INCI au dos de l'étiquette.

Faites-vous confiance aux labels en règle générale ? Savez-vous ce qui se cache derrière chacun d'entre eux ? Que pensez-vous de leur multiplication ? Et finalement, vous étiez-vous seulement déjà posé cette question toute simple en achetant un produit étiqueté bio : "bio ou pas bio" ?

15 septembre 2010

Stratégie : le sac Brigitte Bardot de Lancel, conscience écologique ou pur marketing ?



Vous avez forcément déjà entendu parler du dernier it bag de Lancel : le «Brigitte Bardot». Il faut dire que ce sac cumule tous les éléments pour en faire un succès dans la presse et sur la toile : une marque connue, une icône à la renommée mondiale, un côté écolo, un budget de lancement conséquent, et peut-être le plus important : une jolie création très réussie !

Après Isabelle Adjani, la marque semble donc s’intéresser particulièrement aux icônes relativement rares et peu exposées (à l’opposé de la sœur ennemie Longchamp qui prolonge cette saison sa collaboration avec Kate Moss, registre totalement différent mais plus efficace ?).

On pourrait également y voir une façon de tourner la page de la « French Légèreté » si la marque ne venait pas de lancer son magazine intitulé "Le magazine de la French Légèreté by Lancel".  Ce concept made in Lancel semble pourtant relativement difficile à appréhender à l’étranger, particulièrement en Chine où la marque souhaite profiter de la relative virginité du marché pour se positionner face aux autres grandes marques (la marque y compte déjà 16 points de vente).




Car la grande difficulté de Lancel reste son positionnement : ni une marque de luxe, ni accessible au plus grand nombre. Un intermédiaire entre Le Tanneur et Louis Vuitton qui associe une notoriété insuffisante (plus de 3/4 du CA est toujours réalisé en France) à des prix élevés : l’équation de toutes les marques haut-de-gamme dont la résolution passe souvent par la communication, la diversification de l’offre et/ou la montée en gamme…

Mais propriété de la financière Richemont, l’un des 3 grands du luxe mondial avec LVMH et PPR, Lancel semble ne pas être la priorité du groupe suisse. Tourné vers la joaillerie (Cartier, Van Cleef & Arpels), les instruments d’écriture (Montblanc),  et l’horlogerie de luxe (Vacheron Constantin, Baume & Mercier, Jaeger-LeCoultre, IWC, Piaget), Richemont ne semble pas décidé à pousser son pôle mode (Chloé, Lancel, Dunhill, Azzedine Alaia) qui reste déficitaire. L’activité de Lancel est d’après la communication financière officielle « proche du point d’équilibre » grâce à des ventes en hausse de 25% en 2009.




Après des tentatives avortées dans la chaussure (Longchamp peine également sur ce marché mais persévère tout en lançant une courte ligne de prêt-à-porter), la diversification ne semble plus être à l’ordre du jour et Lancel entreprend donc cette fameuse montée en gamme quasi inévitable.  

Cela passe visiblement par la stratégie du sac icône : l’objectif étant de créer un produit permanent, reconnaissable entre tous et incarnant la marque et ses valeurs. Ce que j’apprécie avec le « BB », c’est que la marque ne s’est pas dévoyée car ce modèle est tellement Lancel ! Il est dans la parfaite lignée de l’image et du style de la marque (voir la ligne Flirt ou les fameux sacs seau de la marque). Du pur Lancel donc, la seule surprise étant l’absence de version rouge J

Brigitte Bardot, avec son passé de femme enfant devenue femme fatale, colle bien aux valeurs de la marque et à la féminité Lancel qui se veut désinvolte, espiègle, élégante, passionnelle, séductrice...  Pour vous en convaincre, je vous invite à visiter la très belle expo Brigitte Bardot qui se tient jusqu’au 31 Octobre 2010 à St Tropez. Si vous avez la chance de passer par là...




La stratégie de la rareté organisée est également appliquée : le sac apparaît partout en rupture et n’est disponible que sur liste d’attente. Rien de tel pour susciter l’envie ! Qu’on se rassure malgré tout, le délai annoncé lors de la pré-réservation sur le site de la marque n’excède pas 60 jours. On n’est tout de même pas chez Hermès !

A noter également : les 2 lettres B démesurées en "charms", qui me rappellent 2 autres lettres, pas beaucoup plus loin dans l’alphabet, caractéristiques d'un certain sac d'une certaine Princesse de Galles...


Mais revenons-en à la question de départ : si le côté très marketing de ce lancement ne vous échappe plus, en quoi est-il écolo ?

La réponse se trouve dans la matière proposée : le tweed de coton bio (il est également disponible en alcantara, fibre synthétique à base de polyester et de polyuréthane, matière qui n’a donc rien d’écologique). Voir Brigitte Bardot prêter son image à un sac en cuir aurait été tellement paradoxal que les équipes produit de Lancel n’ont même pas dû y songer. Mais qu’est-ce qui a poussé la marque à choisir du coton bio ?




Car si le "BB" a pour finalité de devenir un emblème de la marque, l'écologie ne semble pas faire partie des valeurs premières de Lancel. Aucune trace de cuir à tannage végétal dans les collections à ma connaissance, et cela ne semble pas être une orientation stratégique forte.

Je suis donc amené à émettre 3 hypothèses :
-          Premier d’une longue série, la marque prend le virage écolo avec le «BB » et souhaite devenir une marque responsable,
-          Simple lubie d’un chef produit ou directeur marketing : « quitte à mettre du coton, autant qu’il soit bio, c’est tellement plus tendance ! »,
-          Exigence de la star qui a une forte sensibilité écologique même si son premier combat reste la défense des animaux.

J’aimerais croire à la première mais, dans ce cas, l’alcantara aurait en toute logique été remplacé par une matière plastique recyclée (on fait maintenant de très jolis sacs en matières recyclées). Peut-être un début timide cependant ?

Dans tous les cas, le « Brigitte Bardot » est très beau et notre BB nationale méritait bien ça. Alors marketing ou pas, j’adhère !


Pour en savoir plus ou le réserver en ligne : www.lancel.com
Le site de la fondation Brigitte Bardot : www.fondationbrigittebardot.fr

13 septembre 2010

Tendance : la cuisine aux huiles essentielles bio



Si la cuisine moléculaire (une sorte de jeu du chimiste pour grands enfants consistant à utiliser des arômes surprenants dans des aliments aux textures et aux couleurs folles pour obtenir un vrai feu d’artifice dans l’assiette puis dans la bouche)  a sans aucun doute été la tendance de ces dernières années, les huiles essentielles culinaires sont le nouveau truc « hype » du moment.
Mais avant de vous en parler davantage, et pour être sûr de bien se comprendre, commençons par les fondamentaux : une huile essentielle c’est quoi ?


Car le nom est trompeur : toute personne ayant déjà été en contact avec une huile essentielle vous confirmera qu’elle n’a rien d’huileux (sauf lors d’un massage d’aromathérapie car elles sont tout simplement mélangées à une huile végétale…). J’irais même jusqu’à dire qu’elle n’a rien d’essentiel non plus car on peut très bien vivre sans ! ;)
Le nom vient simplement du fait qu’on extrait l’essence d’une plante… Car une huile essentielle est un liquide concentré des composés aromatiques volatiles d’une plante obtenu par distillation (chaleur) ou extraction par solvant (eau, alcool).


Une huile essentielle est donc un produit 100% naturel et ne contient en aucun cas d’arôme artificiel ou de parfum de synthèse. Elle peut même être bio à condition que les plantes utilisées pour son obtention soient elles-mêmes issues de l’agriculture biologique (de même que le solvant en cas d’utilisation d’alcool par exemple).
Utilisées généralement en diffuseur, en massage, pour un bain relaxant ou dans l’industrie cosmétique et la parfumerie, voici que les huiles essentielles débarquent dans notre assiette !
A mieux regarder les huiles essentielles classiques : basilic, poivre, thym, citron, romarin, cannelle, gingembre, menthe, est-ce vraiment si surprenant ? Ça semble au contraire presque une évidence ! C’est sûr qu'en continuant la visite du rayon huiles essentielles : ylang ylang, lavande, géranium, patchouli, bergamote, bois de rose c’est tout de suite plus perturbant… Mais c’est justement là que ça devient intéressant ! En effet, environ une soixantaine d’huiles essentielles sont utilisables en cuisine (les autres ne sont pas dangereuses pour la santé, mais elles n'ont aucun intérêt gustatif) dont des arômes encore inexplorés qui vont  révolutionner votre cuisine pour des sensations inédites où toutes les fantaisies sont alors permises.


Toutes les fantaisies ou presque ! Car l’utilisation des huiles essentielles doit satisfaire à un certain nombre de précautions :
Précaution n°1
Ne jamais en faire consommer aux femmes enceintes ou allaitantes, aux bébés ou aux jeunes enfants. Même si le risque est purement théorique, il n’est pas question d’en prendre ! Attention également aux allergies à certains composants des huiles essentielles.
Précaution n°2
Privilégiez les huiles essentielles bio et ne transigez jamais sur la qualité des huiles que vous cuisinez au risque d’assaisonner votre plat avec un sacré concentré de pesticides…
Précaution n°3
En cuisine, l’important c’est le goût. Il ne faut donc pas oublier que certaines huiles utilisées en aromathérapie ne sont pas utilisables en alimentation au risque de belles grimaces parmi vos invités. Il existe des livres de recettes spécifiques à l’utilisation des huiles essentielles en cuisine et cette information est généralement indiquée sur le flacon.
Précaution n°4
Ne jamais les avaler pures ni même sur un sucre, car elles sont très concentrées. Il faut toujours diluer les huiles essentielles dans une substance liquide grasse et/ou sucrée : miel, huile, pâte à gâteau… L’eau, le bouillon ou le lait ne suffisent pas, car les huiles essentielles ne sont pas miscibles dans l’eau : on oublie donc son Perrier citron ou sa Vittel menthe aux huiles essentielles !
Précaution n°5
Le dosage s’effectue à la goutte près ! Parfois, il suffit d’une goutte de trop pour que la préparation devienne immangeable. N’incorporez donc jamais directement l’huile dans le plat, car une goutte malencontreuse est vite arrivée mais diluez la ou les goutte(s) dans une cuillerée de matière grasse ou sirupeuse pour l’incorporer à la préparation. Enfin respectez le nombre de gouttes indiquées dans la recette.
Ce dernier point rend l'utilisation des huiles essentielles en cuisine assez délicate. En effet, si vous voulez aromatiser votre punch avec du géranium, il vous faudra utiliser 1 goutte pour environ 2 litres, alors qu'il vous faudra utiliser 20 gouttes de citron pour la même quantité, et 3 ou 4 gouttes d'ylang-ylang. Il vous faudra par exemple utiliser 1/8 de goutte d'huile essentielle de cannelle pour un cocktail de 25 cl. Votre créativité risque donc vite de se trouver bornée par des dosages impossibles à réaliser ou trop risqués.
Heureusement pour nous ce petit problème a déjà été résolu ! Deux solutions originales existent aujourd’hui : les cristaux d’huiles essentielles ou les cocktails d’huiles essentielles prêts à l’emploi. Passage en revue :



Les cristaux d'huiles essentielles développés par Florisens sont des huiles essentielles de qualité alimentaire imprégnées à de la pulpe d'agave bleu cristallisée. L'ensemble est donc 100% bio, naturel et végétal. Vous pouvez alors saupoudrez les cristaux d'huiles essentielles directement dans vos préparations, de la même façon qu'une épice ou un condiment. Pour vos plats chauds de préférence en fin de cuisson ou directement sur l'assiette avant de servir, pour préserver toutes leurs qualités gustatives. Une pincée par personne suffit largement suivant vos préparations.


Basilic, fenouil, cardamome, bergamote, agrumes, cannelles, ylang ylang, géranium, citronnelle et menthe composent la gamme.
La gamme d'huiles essentielles culinaires Délice & Sens propose un autre concept : une collection de 9 cocktails d’huiles essentielles associées à du sirop de canne ou de l'huile de tournesol certifiés bio selon l’utilisation sucrée ou salée. Présentée dans un adorable flacon pipette, chaque composition est ainsi diluée de telle manière que le dosage devient désormais très simple (2 ou 3 gouttes par personne, qu'il s'agisse de cocktail, de plat ou de dessert). Là aussi, les huiles essentielles doivent être ajoutées autant que faire se peut en fin de cuisson car elles perdent de leur puissance aromatique lorsqu'elles sont soumises à une forte température.


On ne parle donc pas ici de basilic ou de fenouil mais de cocktail « Délice » (Orange douce / Cannelle écorce / Anis / Gingembre / Muscade / Girofle), « Guarrigue » (Thym / Romarin / Serpolet / Laurier / Marjolaine) ou encore « Passion » (Bois de rose / Amande amère / Ylang ylang). Au total 9 compositions originales et thématiques créées par le chef cuisinier Aymeric Pataud qui les utilise au quotidien dans son restaurant.


Aymeric Pataud, créateur de la gamme, a été le premier cuisinier au monde à consacrer, en 2004, un ouvrage complet à l'utilisation des huiles essentielles en gastronomie et a même publié en 2009 un livre de recettes dédié à l’utilisation de la gamme Délice & Sens. De plus, avec chaque flacon est fournie une notice vous permettant de savoir avec quels plats utiliser votre mélange d’huiles essentielles.
Chaque cuisinier, amateur ou aguerri, peut ainsi enrichir sa palette gustative de plus de 60 fragrances qui, utilisées avec parcimonie, ajoute une véritable touche de subtilité et de créativité à son art culinaire.


Tendance, amusant, source de plaisir, sain et bio, il n’y a pas à dire, la cuisine aux huiles essentielles c’est 100% ecocentric. Et moi je crois en cette innovation poétique, car en résumé, les huiles essentielles c’est :
Naturel : Algin, Gluco, Xantana, Lecite, Calcic, Citras, ces noms barbares sont les ingrédients clés de la cuisine moléculaire. Appétissant ? Personnellement je préfère rose, bergamote, coriandre, pamplemousse, cardamome, néroli, jasmin… Sans compter que les huiles essentielles sont exemptes de pesticides et d'engrais, ce qui n'est pas le cas des plantes ou des agrumes que vous achetez frais. Sauf bien sûr s'ils sont issus de l'agriculture biologique !
Pratique : Avec les huiles essentielles culinaires, vous avez toujours sous la main les épices, les herbes aromatiques dont vous avez besoin.  Plus la peine de courir au dernier moment pour acheter de la menthe, du thym ou du basilic que vous ne trouverez peut-être pas, et dont vous jetterez au final la moitié après avoir utilisé la quantité nécessaire pour votre plat. De plus, les huiles essentielles ne sont pas saisonnières, vous en trouverez tout au long de l'année sans que cela nécessite une culture énergivore sous serre ou 3 tours de la Terre en avion.
Original : Les arômes exotiques et surprenants ont été démocratisés par les macarons ces dernières années. L'utilisation des huiles essentielles va vous permettre de créer vous aussi en un éclair de nouveaux assaisonnements tels que des vinaigrettes aux agrumes ou des mayonnaises aux épices... Un cocktail à l’ylang ylang, une soupe de chocolat à la menthe, tout devient d’une simplicité incroyable !
Economique : Les huiles essentielles vous permettront également de réaliser des économies. En effet, une bouteille de 10 ml contient près de 300 gouttes, et pour les cristaux plusieurs centaines de doses individuelles par flacon !  Quand on connait la puissance aromatique des huiles essentielles, imaginez le nombre de plats que vous allez pouvoir réaliser. En plus elles se conservent des années !
Simple : Une pincée ou une goutte, pas d’erreur de dosage possible et des mélanges de saveurs merveilleusement équilibrés déjà prêts à l’emploi.


Je ne vois donc plus aucune bonne raison pour ne pas embarquer pour ce voyage au pays des sens et se laisser prendre au jeu de l’alchimie des saveurs en tentant cette révolution de palais ludique et passionnante. Pierre Hermé n’a qu’à bien se tenir !

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Exclusif : le livre de recettes de cuisine aux huiles essentielles d'Aymeric Pataud offert dès l'achat de 5 flacons Délice & Sens avec le code DELICES.

10 septembre 2010

Stratégie : la cosmétique bio de Patyka entre dans le monde du luxe


Est-il encore nécessaire de présenter la cosmétique bio de Patyka, marque française majeure du paysage de la beauté bio ? Créée en 2004, c'est l'une des pionnières du secteur de la parfumerie bio notamment. Elle est d'ores et déjà présente dans plus de 1000 points de vente à travers le monde dont 600 en France, le CA suivant les mêmes proportions entre France et International. Une belle success story dont le nom veut dire "Apothicaire" en hongrois, tout un programme...



En plus de sa ligne de parfums qui rencontrent les mêmes difficultés que la parfumerie bio en général, nous aurons l'occasion d'en reparler sur ce blog, Patyka proposait 3 gammes de soins disctinctes :

* Patyka Family : gamme mass market au positionnement prix bas (<10€) et au packaging ludique proposé en GMS, magasins bio et drugstores

* Patyka Absolu : première gamme créée par la marque, gamme de soins quotidiens corps et visage au positionnement moyen de gamme (14-40€) disponible en parfumerie sélective, grands magasins et magasins spécialisés

* Patyka Biokaliftin : gamme de soin anti-âge bio luxueuse (30-99€) disponible en instituts, grands magasins et parfumeries exclusives

Mais tout ça c'était Patyka avant...

Car la marque rachetée en juillet 2009 s'est récemment offert un lifting complet entre les mains expertes de Cyril Jamot. Le nouveau président bénéficie en effet d'une expérience de près de 15 ans dans le monde de la parfumerie et de la cosmétique dont une partie aux côtés de Tom Ford chez Gucci.

Au programme de cette reprise: refonte complète de l'identité visuelle et du positionnement. Adieu la typographie hellénisante et les lauriers pour une typo pure et intemporelle, nouveau site internet, nouveaux packagings, nouvelles formules, hausse significative des prix, nouvelle politique de distribution : tout a été revu pour positionner Patyka comme une marque de cosmétique bio de luxe. A vous de juger entre l'avant et l'après :









La gamme Absolu, rebaptisée Absolis voit la majeure partie de ses soins reformulés et change totalement d'identité visuelle : adieu le vert acide pour un univers pastel et beaucoup plus féminin. Ses prix s'envolent...

La gamme Biokaliftin est modernisée, les pots en verre sont remplacés par des pots airfree et là aussi son univers est devenu beaucoup plus sobre et raffiné.

Une graphique moderne mais classique où chaque produit possède son médaillon, des couleurs pastels, un design épuré, une sobriété presque aseptisée équilibrée par une poétique naturellement séduisante et terriblement féminine : la métamorphose est totale et le résultat est bluffant. Chapeau bas !




La gamme Patyka Family garde ses couleurs joyeuses et son positionnement mais change de nom pour ne pas faire de l'ombre au positionnement premium de ses grandes soeurs Absolis et Biokaliftin.
Le nouveau nom : Ecoloco, un nom et un logo en adéquation parfaite avec les produits qui vont permettre à la société de conserver cette part importante de son activité.




Mieux vaut en effet éviter de se tirer une balle dans le pied quand on se réinvente totalement. Car malgré l'aspect séduisant de cette évolution, Patyka va-t-elle rencontrer son marché et réussir à convaincre ?

Les points forts :
- Patyka peut conforter son implantation dans son réseau de points de vente premium (Bon Marché, Printemps, Isetan, Joyce, etc.) et en séduire de nouveaux avec une politique très sélective de revendeurs qualitatifs et valorisants. Y compris sur la toile (ne me demandez pas de citer le site de vente en ligne auquel je pense ;) )
- Le lifting de la gamme biokaliftin n'est pas de nature à perturber les clients de la marque : les prix sont restés stables, les formules ont peu évolué, les améliorations ne peuvent que fidéliser voire séduire d'avantage.
- L'activité Family ne devrait pas être perturbée par ce changement de nom et continuer à contribuer fortement au résultat de la société








Les obstacles à franchir :
- La gamme Absolis devra trouver sa clientèle car les prix se sont envolés par rapport à la gamme Absolu qui la précédait : le gel douche est passé de 16 à 29€ ! Même si la nouvelle formule le justifie, il ne faut pas compter voir la clientèle existante suivre cette évolution
- Le parfum bio de la marque, qui pourrait être un important vecteur d'image, n'est pas encore optimal et il y a un important travail de création et de R&D à fournir sur cette branche de l'activité
- L'image de Patyka reste fortement liée à la gamme Family qui reste la plus visible et la plus connue alors que le prix d'un gel douche y est de 2,90€... Il faut donc un effort important de communication pour construire l'image de Patyka réinventée et légitimer son nouveau positionnement
- Enfin le luxe en cosmétique bio reste un marché en devenir qui doit se concrétiser.

Patyka fait donc le double pari que la cosmétique bio de luxe a un avenir et qu'elle pourra compter parmi les acteurs de ce marché. Les fondamentaux sont bel et bien là , les produits sont sublimes et efficaces, l'engagement environnemental de la marque est réel et total, souhaitons lui bonne chance !

Que représente pour vous la marque Patyka ? Que pensez-vous de cette métamorphose ? Quelles sont ses chances de succès selon vous ?

Pour en savoir plus : www.patyka.com

9 septembre 2010

ASAP, on le veut au plus vite !


Le jeu de mot est facile, je vous l'accorde, mais Carla Lasorte et son mari Alberto Zanone, les créateurs d'ASAP, ont été bien plus habiles. Contrairement à l'évidence, ASAP est en effet le sigle de "As Sustainable As Possible" (ou pour le traduire simplement "Aussi respectueux de l'environnement que possible").

Vous l'aurez donc compris aux noms de l'enseigne et de ses créateurs : il s'agit d'un concept store italien dédié à la mode bio. Un superbe magasin de 2 étages situé non loin du triangle d'or de Milan, dans le quartier Garibaldi de la capitale italienne de la mode. L'idée de départ est simple: s'il n'est pas possible de réaliser des vêtements ou articles de mode 100% respectueux de l'environnement, il est toujours possible de faire beaucoup mieux. Les efforts concernent donc toute les étapes de la vie des produits : de la conception à la fabrication et bien entendu la distribution. La qualité étant le premier critère de durabilité.




L'aventure a commencé lorsque le couple décida de recycler le stock de tissus de l'ancienne entreprise textile d'Alberto. L'objectif premier était donc de transformer les rouleaux de jersey en jolies pièces de prêt-à-porter. Mais le couple s'est vite mordu de ce travail de création et de recyclage. Ils ont donc commencé à réfléchir à l'opportunité de développer et distribuer des articles de mode bio : d'abords en partenariat avec des marques comme Edun ou Misericordia puis rapidement leurs propres produits étiquetés au nom de leur marque Asap. La prochaine étape était d'offrir un écrin pour présenter leurs collections, c'est chose faite avec leur point de vente milanais.




Les collections rassemblent à présent différentes lignes de prêt-à-porter confectionnées à partir de jersey recyclé ou de matières naturelles et des accessoires en cuir tanné végétal (tannage sans chrome mais à base de tanins végétaux, contenus dans l'écorce de certaines essences d'arbres). La ligne d. collection a été confiée à la styliste italienne Delfina Capuzzo et propose un vestiaire sophistiqué de robes et de hauts très féminins.





La marque propose également une collection de t-shirts pour homme et femme à base de tissus recyclés ou d'un mélange de tissus et de soie non violente. Pour l'hiver, la maille est très présente avec des pièces en fibres naturelles non traitées : cachemire, alpaga ou yak. Les collections sont entièrement fabriquées en Italie avec les plus hauts standards de qualité, ce qui n'est pas peu dire lorsqu'on parle du savoir-faire de nos voisins transalpins.

La collection d'accessoires en cuir végétal ou laine recyclée surprendra par ses couleurs acidulées et son originalité. Car chez Asap, respect de la planète ne rime pas avec austérité.


Si les touristes sont encore sur-représentés dans la clientèle de la boutique Asap, les scandinaves notamment, les Milanais commencent à s'intéresser à la mode bio et se sentent de plus en plus concernés par la démarche d'Asap. Et comme même au pays de la mode et du design, les consommateurs trouvent le chemin de leur boutique, Carla et Alberto se sentent pousser des ailes et rêvent déjà d'ouvrir un second flagship à Paris. Je ne sais pas vous, mais moi j'ai sacrément hâte !

Pour en savoir plus : http://www.asaplab.it

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